La mort n’est rien » de Charles PĂ©guy La mort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours.

A l'occasion du centenaire de la mort de PĂ©guy, le pĂšre Laurent-Marie Pocquet du Haut-JussĂ© nous introduit Ă  sa thĂšse dans laquelle il souligne la modernitĂ© thĂ©ologique du grand Ă©crivain français et la place centrale de l'incarnation dans son Ɠuvre. Laurent-Marie Pocquet du Haut-JussĂ© Charles PĂ©guy est mort le 5 septembre 1914, Ă  la veille de la bataille de la Marne. Un siĂšcle plus tard, son Ɠuvre littĂ©raire, philosophique et thĂ©ologique intrigue, provoque, nourrit tous ceux qui prennent la peine de le lire Ă  pleine page. ThĂ©ologien de l’incarnation rĂ©demptrice, mĂ©morialiste de la ChrĂ©tientĂ©, modĂšle du chrĂ©tien engagĂ©, homme de priĂšre et d’action, son parcours intellectuel et spirituel manifeste une Ă©tonnante fidĂ©litĂ© Ă  la grĂące et Ă  la vĂ©ritĂ© du christianisme. Si Charles PĂ©guy a beaucoup mĂ©ditĂ© sur le mystĂšre du salut, il a toujours eu en mĂȘme temps une intelligence trĂšs vive de la crĂ©ation et de l’Ɠuvre de restauration que JĂ©sus rĂ©alise. Le salut, ce n’est rien d’autre que l’expression mĂȘme de la compassion de Dieu Ă  l’égard de sa crĂ©ature, marquĂ©e par la loi du pĂ©chĂ© et de la mort. Charles PĂ©guy garde de ses annĂ©es de combat dans le socialisme une volontĂ© trĂšs ferme de lutter contre la misĂšre humaine, parce que celle-ci dĂ©grade l’homme. D’origine sociale trĂšs humble il est orphelin de pĂšre et sa mĂšre et sa grand-mĂšre rempaillaient des chaises pour survivre, dans les faubourgs d’OrlĂ©ans, il s’est toujours montrĂ© solidaire des plus pauvres et des malheureux. Dans sa premiĂšre Jeanne d’Arc, Ă©crit alors qu’il avait perdu la foi et semblait trĂšs Ă©loignĂ© de l’Eglise, il met sur les lĂšvres de son hĂ©roĂŻne cette priĂšre impressionnante s’il faut, pour sauver de la flamme Ă©ternelle les corps des morts damnĂ©s s’affolant de souffrance, Abandonner mon corps Ă  la flamme Ă©ternelle, Mon Dieu, donnez mon corps Ă  la flamme Ă©ternelle ; Et s’il faut, pour sauver de l’Absence Ă©ternelle Les Ăąmes des damnĂ©s s’affolant de l’Absence, Abandonner mon Ăąme Ă  l’Absence Ă©ternelle, Que mon Ăąme s’en aille en l’Absence Ă©ternelle ». Une fois revenu Ă  la foi, PĂ©guy trouvera dans le mystĂšre de la communion des saints cette grande rĂ©alitĂ© de la solidaritĂ© efficace de tous les chrĂ©tiens effectifs ou en devenir entre eux, par le moyen d’une charitĂ© active qui bĂ©nĂ©ficie Ă  tous. Au centre de sa contemplation, nous trouvons donc le mystĂšre du Dieu fait homme, de l’insertion du divin dans l’histoire humaine, un Ă©vĂ©nement qui renverse le cours des choses qui naturellement vont vers leur vieillissement et leur disparition et qui sauve la totalitĂ© de la crĂ©ation L’incarnation n’est qu’un cas culminant, plus qu’éminent, suprĂȘme, un cas limite, un suprĂȘme ramassement en un point de cette perpĂ©tuelle inscription, de cette toute mystĂ©rieuse insertion de l’éternel dans le temporel, du spirituel dans le charnel qui est le gond, qui est cardinale, qui est, qui fait l’articulation mĂȘme [
] de toute crĂ©ation du monde et de l’homme ». L’incarnation Ă©lĂšve la nature humaine bien au-dessus de sa condition premiĂšre. JĂ©sus s’insĂšre dans la totalitĂ© de l’histoire des hommes et des civilisations. C’est ce qu’il dĂ©crit dans les deux mille huit cents quatrains de son grand poĂšme Eve 1913. Mais cet Ă©vĂ©nement concerne aussi chaque homme dans son irrĂ©ductible originalitĂ© Ainsi l’enfant dormait au fond du premier somme. / Il allait commencer l’immense Ă©vĂ©nement. / Il allait commencer l’immense avĂšnement, / L’avĂšnement de Dieu dans le cƓur de tout homme /. » Pour permettre cette rencontre de tout homme avec son Sauveur, JĂ©sus a choisi la vie la plus humble, la plus ordinaire qui soit, une vie de famille banale. VoilĂ  la raison et la signification spirituelle des trente annĂ©es de vie cachĂ©e du Christ Il est pourtant notoire, il est considĂ©rable que c’est cette vie de famille, si dĂ©criĂ©e, si honnie, et l’attention de nos chrĂ©tiens devrait bien un peu se porter lĂ -dessus, il est considĂ©rable que ce soit cette vie de famille, si de toutes parts engagĂ©e dans le siĂšcle, que JĂ©sus ait choisie, qu’il ait Ă©lue entre toutes pour la vivre, qu’il ait effectivement, qu’il ait rĂ©ellement, qu’il ait historiquement vĂ©cue pendant les trente premiĂšres de son existence terrestre. » Par le mystĂšre de l’incarnation, nous sommes dĂ©finitivement unis Ă  JĂ©sus, unis Ă  Dieu JĂ©sus est du mĂȘme monde que le dernier des pĂ©cheurs ; et le dernier des pĂ©cheurs est du mĂȘme monde que JĂ©sus. C’est une communion. C’est mĂȘme proprement cela qui est une communion. Et Ă  parler vrai ou plutĂŽt Ă  parler rĂ©el il n’y a point d’autre communion que d’ĂȘtre du mĂȘme monde. » C’est la priĂšre et les sacrements qui nourrissent cette solidaritĂ© de chaque baptisĂ© avec son Dieu et Seigneur JĂ©sus-Christ. De cette priĂšre et de ces sacrements jaillit la grĂące, c’est-Ă -dire une nouveautĂ© dans le cƓur de l’homme qui fait de lui un ĂȘtre promis Ă  la rĂ©surrection et Ă  la vie Ă©ternelle. C’est aussi la grĂące qui donne Ă  l’homme de donner un tĂ©moignage Ă©tonnant Ă  la face du monde de la libertĂ© chrĂ©tienne comme affranchissement de la crainte de la mort et de la tristesse du pĂ©chĂ©. Quand on a compris cela, quand on a saisi l’irrĂ©ductible originalitĂ© de la vocation chrĂ©tienne dans un monde sĂ©cularisĂ©, quand on vit vraiment du mystĂšre de la grĂące, alors on est au cƓur de l’EvangĂ©lisation et de la mission de salut de l’Eglise. Mais cette mission ne va pas sans une authentique et quotidienne fidĂ©litĂ©. C’est le constat que Charles PĂ©guy faisait au soir de sa vie Ce n’est peut-ĂȘtre pas de l’orgueil. Que de constater autour de nous. Qu’assaillis de toutes parts, Ă©prouvĂ©s de toutes parts, nullement Ă©branlĂ©s nos constances modernes, nos fidĂ©litĂ©s modernes, nos crĂ©ances modernes, chronologiquement modernes, isolĂ©s dans ce monde moderne, battues dans tout un monde, inlassablement assaillies, infatigablement battues, inĂ©puisablement battues des flots et des tempĂȘtes, toujours debout, seules dans tout un monde, debout dans toute une mer inĂ©puisablement dĂ©montĂ©e, seules dans toute une mer, intactes, entiĂšres, jamais, nullement Ă©branlĂ©es, jamais, nullement, Ă©brĂ©chĂ©es, jamais, nullement entamĂ©es, finissent par faire, par constituer, par Ă©lever un beau monument Ă  la face de Dieu. A la gloire de Dieu ». D’oĂč aussi la luciditĂ© du chrĂ©tien face Ă  une civilisation qui s’est construite contre Dieu et qui rend ses participants de plus en plus indiffĂ©rents, voire hostiles aux grandes questions du salut et de la destinĂ©e du genre humain. L’Ancien RĂ©gime, qui a donnĂ© le spectacle de bien des abus, n’a jamais Ă©tĂ© le rĂšgne de l’argent. Mais le monde moderne, la nouvelle humanitĂ© a rĂ©alisĂ© ce prodige toutes les puissances spirituelles ont Ă©tĂ© refoulĂ©es, ainsi que toutes les autres puissances matĂ©rielles. Il ne reste que l’argent qui se dresse, dĂ©sormais, seul face Ă  Dieu Pour la premiĂšre fois dans l’histoire du monde l’argent est maĂźtre sans limitation ni mesure. Pour la premiĂšre fois dans l’histoire du monde l’argent est seul face Ă  l’esprit. Et mĂȘme il est seul en face des autres matiĂšres. Pour la premiĂšre fois dans l’histoire du monde l’argent est seul devant Dieu ». Les consĂ©quences pour l’humanitĂ© sont Ă©videntes on ne considĂšre plus, dans le travail humain, que sa valeur marchande. La civilisation nouvelle en vient Ă  n’estimer que ce qu’elle produit, et par lĂ , elle s’adore elle-mĂȘme. Le monde moderne ne croit en rien. Il faut maintenant prĂ©ciser, il ne croit qu’en lui Parlant au contraire l’un des plus fermes langages qu’il y ait au monde, et l’un des plus prĂ©cis, qui est prĂ©cisĂ©ment ce langage de la thĂ©ologie, nous montrerons, nous constaterons que [
] ce siĂšcle qui se dit athĂ©e ne l’est point. Il est autothĂ©e, ce qui est un bien joli mot, et bien de son temps. Il s’est littĂ©ralement fait son propre Dieu, et sur ce point il a une croyance ferme. Il y Ă©tait conduit d’ailleurs inĂ©vitablement. » Pour PĂ©guy, il est dĂ©sormais clair que l’argent est l’antĂ©christ, le maĂźtre partout prĂ©sent du monde moderne. Cette idolĂątrie est le signe ultime d’une nouvelle barbarie. La soliditĂ© de la doctrine de PĂ©guy, sa docilitĂ© Ă  l’égard de la grande Tradition ecclĂ©siale, dont il est l’écho fidĂšle et l’interprĂšte original, sa fidĂ©litĂ© au donnĂ© rĂ©vĂ©lĂ©, la cohĂ©rence de sa pensĂ©e thĂ©ologique font de lui un tĂ©moin insigne de la vĂ©ritĂ© Ă©vangĂ©lique qui s’adresse Ă  tous les hommes de bonne volontĂ©. HĂ©ritier de la grĂące, il prend sa place parmi ceux qui ont reçu mission d’ouvrir les richesses de l’Eglise aux pauvres et aux petits, Ă  ce peuple immense dont il est lui-mĂȘme issu. Au service de la foi des fidĂšles du Christ, il manifeste par toute son Ɠuvre la grandeur de la vocation de l’homme. PĂ©guy travaille pour la gĂ©nĂ©ration qui doit venir Elle est trop vivante pour ne pas se rĂ©intĂ©grer, au bout d’une gĂ©nĂ©ration, dans l’organique. C’est une race libre qui a la libertĂ© chevillĂ©e au cƓur ». C’est un peuple jeune qui a besoin de chefs jeunes, que le monde moderne est incapable de lui donner C’est aller au-devant de la dĂ©faite, c’est vouloir dĂ©libĂ©rĂ©ment la dĂ©faite et la capitulation que de mettre ou de laisser aux plus hauts postes de commandement, aux plus hautes situations de gouvernement des hommes qui ont dans la moelle mĂȘme le goĂ»t et l’instinct et l’habitude invĂ©tĂ©rĂ©e de la dĂ©faite et de la capitulation. » C’est au service de cette jeunesse d’espĂ©rance que PĂ©guy met toutes les ressources de son style, de son intelligence et de sa mystique. Il n’en demeure pas moins que sa connaissance du christianisme, ou, pour mieux dire, son intelligence du fait chrĂ©tien, dĂ©fie les explications enfermĂ©es dans l’horizon Ă©triquĂ© du rationalisme historique. Son Ɠuvre prise en son entier, pour qui la considĂšre avec honnĂȘtetĂ© et patience, est une illustration impressionnante de ses propres analyses sur le gĂ©nie et la grĂące. Fils de la modernitĂ©, PĂ©guy a offert au jeu de la grĂące toutes les ressources de sa personnalitĂ© intellectuelle et spirituelle. Cet engagement total est la derniĂšre rĂ©ponse, la rĂ©ponse dĂ©finitive, Ă  la fois implacable et magnanime, au parti intellectuel, au monde moderne. Laurent-Marie Pocquet du Haut-JussĂ© Pour acheter le livre de Laurent-Marie Pocquet du Haut-JussĂ© Charles PĂ©guy et la modernitĂ© Ily a 40 ans disparaissait Charles Lindbergh , aviateur, inventeur, Ă©crivain et « antisĂ©mite » Charles Lindbergh, dĂ©cĂ©dĂ© le 26 aoĂ»t 1974, fut un person . Forum France. Le La mort n'est rienDe Charles PĂ©guy, d'aprĂšs un texte de Saint AugustinLa mort n’est rienJe suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes le nom que tu m’as toujours comme tu l’as toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre. La vie signifie ce qu’elle a toujours reste ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je t’attends. Je ne suis pas de l’autre cĂŽtĂ© du vois, tout est bien. LaMort N'est Rien Charles Peguy : The Jewish Exponent Excursions In Jewish Military History And Jewish Genealogy. Quant Ă  la version «chocolat», sa crĂ©ation n'est pas si rĂ©cente puisqu'elle remonte aux annĂ©es 1950. Faire face Ă  la mort. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel et. Je suis moi et vous ĂȘtes vous ce que nous Ă©tions les
Charles Peguy, Lieutenant de réserve dans la 19e compagnie du 276e régiment d'infanterie, meurt au combat au début de la bataille de la Marne, tué d'une balle au front, le 5 septembre 1914 à Villeroy, prÚs de Neufmontiers-lÚs-Meaux, alors qu'il exhortait sa compagnie à ne pas céder un pouce de terre française à l'ennemi. Charles Peguy, La mortLa mort n'est rien. Je suis simplement passé dans la piÚce d'à cÎté ; Je suis moi, je suis vous. Ce que nous étions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi ce que vous m'avez toujours donné, Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait, N'employez pas un ton différent, Ne prenez pas un ton solennel ou triste, Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Riez, souriez, pensez à moi, Riez pour moi ! Que mon nom soit prononcé à la maison Comme il l'a toujours été, Sans emphase comme d'habitude. La vie signifie ce qu'elle a toujours signifié ; Elle reste ce qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de vos pensées simplement Parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends, je ne suis pas loin, Juste de l'autre cÎté du chemin ; Vous voyez, tout est bien.
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Letexte intitulĂ© « La mort n’est rien » est souvent lu lors d’obsĂšques. C’était ainsi le cas lors des funĂ©railles de la comĂ©dienne Annie Girardot, le 4 mars. La plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, CE QUI "JĂ©sus est mon Tout en Tout"Neuvaine Ă  a bienheureuse Teresa de CalcuttaA prier chaque jour de la neuvaineBienheureuse Teresa de Calcutta,tu as permis Ă  l'amour assoiffĂ© de JĂ©sus sur la croixde devenir une flamme vivante en toi,et ainsi tu es devenue la lumiĂšrede Son amour pour du CƓur de JĂ©sus...Mentionner ici l'intention pour laquelle on prieApprends-moi Ă  permettre Ă  JĂ©sus de pĂ©nĂ©trer et de possĂ©dertout mon ĂȘtre si complĂštement,que ma vie aussi puisse rayonner Sa lumiĂšre et Son amour sur les immaculĂ© de Marie, Cause de notre joie,prie pour Teresa de Calcutta, prie pour moi.

Lamort n’est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que

Le 5 septembre 1914, tombait au champ d’honneur l’écrivain Charles PĂ©guy, lieutenant au 276Ăšme rĂ©giment d’infanterie, mortellement touchĂ© d’une balle en plein front prĂšs de Villeroy Seine-et-Marne. Une mort qui est le couronnement de toute une vie et donne un relief particulier Ă  son Ɠuvre, scellĂ©e, par le sang versĂ©, aux citĂ©s charnelles qu’il sut si bien chanter Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, [
] couchĂ©s dessus le sol Ă  la face de Dieu [
] Heureux les Ă©pis mĂ»rs et les blĂ©s moissonnĂ©s » 1. Une guerre qui faucha aussi deux semaines plus tard son fidĂšle ami qui l’avait accompagnĂ© sur les routes de Chartres, l’écrivain Henri Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes. Maurice BarrĂšs a admirablement bien rĂ©sumĂ© le sens de la mort de PĂ©guy ll est tombĂ© les armes Ă  la main, face Ă  l’ennemi, le lieutenant de ligne Charles PĂ©guy. Le voilĂ  entrĂ© parmi les hĂ©ros de la pensĂ©e française. Son sacrifice multiplie la valeur de son Ɠuvre. Il cĂ©lĂ©brait la grandeur morale, l’abnĂ©gation, l’exaltation de l’ñme. Il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de prouver en une minute la vĂ©ritĂ© de son Ɠuvre » 2. Tout a Ă©tĂ© dit sur PĂ©guy dont la figure ne cesse d’intriguer hommes politiques et historiens des idĂ©es, qui s’évertuent sans succĂšs Ă  le classifier arbitrairement selon les schĂ©mas de pensĂ©e de l’idĂ©ologie dominante. Celle-ci voudrait empĂȘcher qu’un socialiste dreyfusard d’origine modeste soit devenu sans renoncer Ă  lui-mĂȘme, un poĂšte mystique, un chantre de l’enracinement patriotique et un pĂšlerin de l’espĂ©rance chrĂ©tienne. Or, Charles PĂ©guy fĂ»t tout cela Ă  la fois, n’en dĂ©plaise Ă  Bernard-Henri Levy, qui voulut en faire, dans une paranoĂŻa dĂ©lirante, le prĂ©curseur d’un fascisme Ă  la Française 3. Inclassable PĂ©guy dont la pensĂ©e est constamment guidĂ©e par un mĂȘme fil conducteur, une quĂȘte inlassable et insatiable de vĂ©ritĂ©. En crĂ©ant Les Cahiers de la Quinzaine, en 1900, il assigne Ă  sa nouvelle revue l’ambition de dire la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©, dire bĂȘtement la vĂ©ritĂ© bĂȘte, ennuyeusement la vĂ©ritĂ© ennuyeuse, tristement la vĂ©ritĂ© triste ». C’est au nom de la fidĂ©litĂ© Ă  cette mĂȘme vĂ©ritĂ© qu’il se sĂ©parera de son ami JaurĂšs et critiquera le parlementarisme bon teint de la RĂ©publique radicale, dĂ©plorant le dĂ©voiement de l’idĂ©al de justice qui prĂ©valait encore au dĂ©but de l’affaire Dreyfus La mystique rĂ©publicaine, c’était quand on mourait pour la RĂ©publique, la politique rĂ©publicaine, c’est Ă  prĂ©sent qu’on en vit » 4. Paroles que tout homme politique devrait mĂ©diter aujourd’hui
 NĂ© en 1873 dans une famille modeste sa mĂšre est rempailleuse de chaises et son pĂšre, menuisier, meurt d’un cancer quelques mois aprĂšs sa naissance, Charles garde de son enfance le goĂ»t d’une certaine ascĂšse ainsi que l’amour du travail bien fait portĂ© jusqu’à sa perfection. Nous avons connu des ouvriers qui le matin ne pensaient qu’à travailler. Ils se levaient le matin – et Ă  quelle heure ! – et ils chantaient Ă  l’idĂ©e qu’ils partaient travailler. [
] Travailler Ă©tait leur joie mĂȘme, et la racine profonde de leur ĂȘtre. Il y avait un honneur incroyable du travail [
] Nous avons connu cette piĂ©tĂ© de l’ouvrage bien fait, poussĂ©e, maintenue, jusqu’à ses plus extrĂȘmes exigences. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du mĂȘme esprit et du mĂȘme cƓur, et de la mĂȘme main, que ce mĂȘme peuple avait taillĂ© des cathĂ©drales » 5. Le travail revĂȘt mĂȘme une dimension spirituelle chez les ouvriers et artisans Tout Ă©tait une Ă©lĂ©vation intĂ©rieure, et une priĂšre, toute la journĂ©e [
] Leur travail Ă©tait une priĂšre. Et l’atelier, un oratoire » 6. Vient ensuite la rĂ©vĂ©lation de l’école avec l’influence dĂ©terminante d’un personnage auquel PĂ©guy rendra plus tard un Ă©mouvant hommage ThĂ©ophile Naudy. Directeur de l’école normale d’instituteurs d’OrlĂ©ans, cet inspecteur en retraite avait remarquĂ© les qualitĂ©s de l’élĂšve dĂšs le primaire et insistĂ© pour lui faire suivre un cursus classique collĂšge, lycĂ©e qui le propulsa jusqu’à l’École normale supĂ©rieure qu’il intĂ©gra, aprĂšs deux Ă©checs, en 1894. C’est avec une Ă©motion teintĂ©e de nostalgie que PĂ©guy dĂ©crit l’idĂ©al de l’école rĂ©publicaine qui lui permit d’accĂ©der Ă  la culture classique Nos jeunes maĂźtres Ă©taient beaux comme des hussards noirs. Sveltes, sĂ©vĂšres, sanglĂ©s. SĂ©rieux et un peu tremblants de leur prĂ©coce, de leur soudaine omnipotence ». Mais, dans les annĂ©es 1900, PĂ©guy sent ce monde basculer vers une mentalitĂ© bassement mercantile, insufflĂ©e selon lui par la bourgeoisie qui contamine l’esprit du peuple et le discours socialiste. Comme le souligne le professeur Antoine Compagnon, pour PĂ©guy, vers le tournant du siĂšcle, “faire la classe” a cessĂ© d’ĂȘtre une mission pour devenir une obligation professionnelle. Les maĂźtres s’appellent dĂ©sormais des instituteurs, et sur le modĂšle des ouvriers, rĂ©clament le droit de se syndiquer. Au nom de l’égalitĂ©, ils rechignent Ă  participer aux Ɠuvres d’éducation populaire qui s’ajoutaient Ă  leurs services aprĂšs l’école et sans rĂ©munĂ©ration. Tout travail n’est plus une priĂšre mais mĂ©rite un salaire » 7. C’est la fin de la gratuitĂ© du don. À l’École normale supĂ©rieure, PĂ©guy est l’élĂšve de Romain Rolland et d’Henri Bergson, il subit l’influence du bibliothĂ©caire socialiste Lucien Herr et devient fascinĂ© par la figure de Jean JaurĂšs. C’est l’époque du socialisme qui n’a jamais revĂȘtu chez lui un caractĂšre marxiste ni procĂ©dĂ© d’une lutte des classes 8, mais ressemble plutĂŽt Ă  un vaste de mouvement de fraternitĂ© universelle, donnant Ă  chacun la possibilitĂ© de dĂ©ployer toutes ses potentialitĂ©s sans un quelconque Ă©galitarisme niveleur, ce qu’on appellerait aujourd’hui l’égalitĂ© des chances. ImprĂ©gnĂ© d’une pensĂ©e philosĂ©mite, PĂ©guy se dit le commensal des Juifs », c’est-Ă -dire celui qui mange Ă  leur table. Entretenant une relation spirituelle avec le mystĂšre d’IsraĂ«l, c’est tout naturellement qu’il est amenĂ© Ă  prendre, au nom de la justice, la dĂ©fense du capitaine Dreyfus. Pour autant, il se dĂ©tache trĂšs vite du milieu dreyfusard qu’il accuse d’ĂȘtre plus prĂ©occupĂ© de tirer les dividendes politiques de l’Affaire que de dĂ©fendre l’innocence de l’infortunĂ© condamnĂ© de l’üle du Diable. La rupture est complĂšte dans Notre jeunesse 1910 oĂč il s’en prend de maniĂšre virulente Ă  Daniel HalĂ©vy, son ancien compagnon de combat, puis dans L’Argent 1913 oĂč il qualifie JaurĂšs de traĂźtre » Ă  la cause du dreyfusisme et de misĂ©rable loque », en le prĂ©sentant comme l’homme qui reprĂ©sente en France la politique impĂ©riale allemande » 9. Car s’il est un autre trait qui caractĂ©rise PĂ©guy, c’est son patriotisme. Loin d’ĂȘtre une abstraction ou une idĂ©ologie, il procĂšde avant tout de l’étroite imbrication des intĂ©rĂȘts spirituels et de leur enracinement dans la vie d’une nation Car le spirituel est lui-mĂȘme charnel. Et l’arbre de la grĂące est racinĂ© profond. Et plonge dans le sol et cherche jusqu’au fond » 10. PĂ©guy n’est pas nationaliste car pour lui, la nation ne constitue pas l’horizon indĂ©passable de l’homme La patrie n’achĂšve pas l’homme elle le forme et le protĂšge des destins qui la dĂ©passent » rĂ©sume Daniel HalĂ©vy en Ă©voquant la pensĂ©e de celui dont il fut le principal collaborateur 11 Et PĂ©guy lui-mĂȘme de prĂ©ciser le sens de son patriotisme Je ne veux pas que l’autre soit le mĂȘme, je veux que l’autre soit autre. C’est Ă  Babel qu’était la confusion, dit Dieu, cette fois que l’homme voulut faire le malin » 12, dĂ©nonçant ainsi la nĂ©gation des identitĂ©s au prĂ©texte d’un universalisme mal compris. C’est d’ailleurs dans la figure de Jeanne d’Arc que culmine son amour de la patrie. Amour qu’il dĂ©cline depuis 1908 sous un autre mode J’ai retrouvĂ© ma foi. Je suis catholique », confie-t-il Ă  ce moment-lĂ  Ă  son ami Joseph Lotte. Il ne s’agit pas pour lui d’une conversion mais d’un aboutissement de sa quĂȘte de vĂ©ritĂ©. Sa foi, dĂšs lors, Ă©clate dans une magnifique trilogie oĂč il mĂ©dite les grands mystĂšres chrĂ©tiens et particuliĂšrement les vertus thĂ©ologales Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc 1910, Le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu 1911, et Le mystĂšre des Saints Innocents 1912. Foi qui le conduira devant des difficultĂ©s familiales maladie d’un fils, tentation de l’adultĂšre Ă  effectuer, Ă  deux reprises, un pĂšlerinage de Paris Ă  Chartres, oĂč parcourant 144 km en trois jours, il prie au rythme des alexandrins qu’il compose Étoile de la mer voici la lourde nappe / Et la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©s / Et la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s / Voici votre regard sur cette immense chape » 13. Au final, la pensĂ©e de PĂ©guy, indissociable du personnage tellement il a voulu la vivre profondĂ©ment, demeure une boussole pour notre temps – PĂ©guy s’attache aux continuitĂ©s de notre histoire il est celui qui voit dans la mĂ©ritocratie rĂ©publicaine la poursuite de l’Ɠuvre monarchique, lĂ  oĂč beaucoup d’idĂ©ologues s’efforcent d’y dresser une antinomie, – PĂ©guy veut rĂ©concilier patrons et ouvriers autour de l’amour du travail bien fait et le sens de la gratuitĂ©, qui fait si cruellement dĂ©faut aujourd’hui, oĂč l’esprit de chicane et de revendication atteint son paroxysme, – PĂ©guy conçoit la patrie comme l’enracinement des valeurs spirituelles dans une terre charnelle et lui accorde un amour de prĂ©fĂ©rence sans pour autant lui confĂ©rer le statut d’idole qui embrasse toutes les dimensions de la personne, – PĂ©guy devine le sens mystĂ©rieux et l’abĂźme insondable de la condition humaine, et dĂ©nonce avec virulence toute prĂ©tention de l’humanisme moderne Ă  vouloir l’infĂ©oder au pouvoir corrupteur de l’argent et au matĂ©rialisme destructeur, ce qui est le cas quand l’économie dicte sa loi au monde politique, – PĂ©guy reste enfin un modĂšle de tĂ©nacitĂ©, de libertĂ© et de courage pour avoir inlassablement recherchĂ© la vĂ©ritĂ©, parfois au prix douloureux de ses amitiĂ©s, et incarnĂ© ses convictions jusqu’au sacrifice suprĂȘme. > Charles Beigbeder est entrepreneur, prĂ©sident de la holding Gravitation et Ă©lu du VIIIe arrondissement de Paris, > BenoĂźt Dumoulin est un jeune professionnel engagĂ© dans la vie politique et associative. Notes 3. L’idĂ©ologie française, 1981. 4. Notre Jeunesse, 1910. 5. L’Argent, 1913. 6. L’Argent, op. cit. 7. PrĂ©sentation de L’Argent par Antoine Compagnon, Ă©dition des Equateurs, 2008. 8. Pour PĂ©guy, la lutte de classe ne revĂȘt aucun sens qui soit socialiste mais procĂšde d’une compĂ©tition, d’une rivalitĂ© et d’une concurrence, qui la rattache aux valeurs de la bourgeoisie. 9. JaurĂšs prĂŽnait alors un rapprochement avec l’Allemagne en 1911-1912, pour contrer l’alliance franco-russe et prĂ©venir un conflit dans les Balkans. 10. Ève, 1913. 11. Daniel HalĂ©vy, Charles PĂ©guy et les Cahiers de la Quinzaine, Payot, 1918. 12. Le mystĂšre de l’enfant prodigue, in ƒuvres poĂ©tiques complĂštes. 13. PrĂ©sentation de la Beauce Ă  Notre-Dame de Chartres, in La tapisserie de Notre-Dame, 1913.
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Charles Peguy - La Tapisserie de Notre-Dame - Clan9Published on May 17, 2011Publication1913 CatégoriesFiction, Poésie Source Péguy, Charles 1 NoteThis book is brought to you by Feedbooks http//ww... Atreide Leto
CharlesPEGUY - d'aprĂšs un texte de Saint Augustin-Charles Pierre PĂ©guy, nĂ© le 7 janvier 1873 Ă  OrlĂ©ans et mort pour la France le 5 septembre 1914 Ă  Villeroy, est un Ă©crivain, Le Pion. Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, Mais pourvu que ce fĂ»t dans une juste guerre. Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre. Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle. Charles PĂ©guy - collection SAM2G Charles Péguy est nĂ© le 7 janvier 1873 à OrlĂ©ans Loiret. Fils unique, du mariage, d’un menuisier et d’une rempailleuse de chaises, Charles a dix mois, lorsque son pĂšre DĂ©sirĂ©, de consistance fragile, et qui avait participĂ© en 1871, Ă  la dĂ©fense de Paris, revenu malade, meurt prĂ©maturĂ©ment Ă  27 ans, le 18 novembre 1873. Charles PĂ©guy, brillant Ă©lĂšve Ă  OrlĂ©ans, poursuit ses Ă©tudes Ă  Paris, mais Ă©choue Ă  l’École Normale SupĂ©rieure. Il renonce Ă  ĂȘtre professeur Ă  la Sorbonne, pour ouvrir, le 1er mai 1898, une librairie socialiste, 17 rue Cujas, Ă  Paris. Écrivain, poĂšte, polĂ©miste, et dreyfusard militant dĂšs la premiĂšre heure, il professera un socialisme personnel. MalgrĂ© quelques brouilles de pensĂ©es politiques ou querelles avec certains dont Jean JaurĂšs, il est l’ami de LĂ©on Blum, Alexandre Millerand, Émile Zola, Henri Bergson, Romain Rolland, Anatole France, Daniel HalĂ©vy, Alain Fournier 
 Charles PĂ©guy achĂšve fin 1896, Ă  23 ans, son Ɠuvre maĂźtresse, un drame en trois piĂšces Jeanne d’Arc » A Paris, le 28 octobre 1897, il Ă©pouse Charlotte, la sƓur de son meilleur ami, Marcel Baudouin, dĂ©cĂ©dĂ© de la typhoĂŻde, le 25 juillet 1896. Marcel Baudouin avait orientĂ© PĂ©guy vers les idĂ©es socialistes. Le couple PĂ©guy aura 4 enfants Marcel nĂ© en 1898, Germaine en 1901, Pierre en 1903 et le fils posthume, Charles-Pierre, le 4 fĂ©vrier 1915. Le 5 janvier 1900, PĂ©guy fonde Ă  Paris, la revue socialiste Les Cahiers de la Quinzaine » 8 rue de la Sorbonne plaque commĂ©morative. Il y participe activement, en rĂ©digeant des Ɠuvres mystiques, poĂ©tiques, ou politiques. En 1907, il redevient fervent chrĂ©tien, et en juin 1912, PĂ©guy fait Ă  pied, le pĂšlerinage, aller-retour, de Palaiseau oĂč il rĂ©side, Ă  Chartres. Alain Fournier, l’accompagnera jusqu’à Dourdan. En juillet 1913, PĂ©guy renouvellera ce pĂšlerinage de 3 jours. En aoĂ»t 1914, au cours de la mobilisation, aprĂšs avoir rendu visite Ă  ses amis proches, et s’ĂȘtre rĂ©conciliĂ© avec d’autres, PĂ©guy part, avec dĂ©termination pour le combat. Son Ɠuvre, inconnue du grand public, sera rĂ©vĂ©lĂ©e aprĂšs sa mort. Lieutenant de rĂ©serve, il part en campagne dĂšs la mobilisation, dans la 19e compagnie du 276e rĂ©giment d’infanterie de Coulommiers. Le 5 septembre 1914, au dĂ©but de la bataille de la Marne, devant Villeroy, prĂšs de Neufmontiers-lès-Meaux, il meurt au combat, tué d’une balle au front alors qu’il exhortait sa compagnie à ne pas cĂ©der un pouce de terre française à l’ennemi. Source MusĂ©e de Villeroy 14-18 Le 22 juin 1930, dans un square d’OrlĂ©ans, prĂšs du faubourg, oĂč il est nĂ©, un buste sculptĂ© par Paul Niclausse est inaugurĂ©. Paul Niclausse 1879-1958 a vĂ©cu longtemps Ă  Faremoutiers en Seine-et-Marne. Étaient prĂ©sentes entre autres, madame veuve Charlotte PĂ©guy 1879-1963, madame PĂ©guy mĂšre, et la veuve de Claude Casimir-PĂ©rier, la comĂ©dienne Simone 1877-1985, qui fut la maĂźtresse d’Alain Fournier. Victor Boudon, soldat au 276e RI, parle des derniers instants de PĂ©guy dans son livre Mon Lieutenant Charles PĂ©guy » chez Albin Michel Au moment de la mobilisation Ă  la gare de bel Air raccordement Ă  Paris .. qui est ce Lieutenant, paraissant si cordial dans sa sĂ©vĂ©ritĂ©, on me rĂ©pond C’est le lieutenant PĂ©guy ». ...PĂ©guy... ? Ce nom ne me dit rien et je suis loin de penser qu'il s'agit de Charles PĂ©guy, l'Ă©crivain et poĂšte, fondateur et animateur des cahiers de la quinzaine » ainsi que je l'apprendrai plus tard. Trop tard
lieutenant de territoriale, maintenu sur sa demande au mĂȘme rĂ©giment de rĂ©serve le 276e RI et Ă  la mĂȘme compagnie la 19e auxquels il Ă©tait affectĂ© depuis 1905. » Le lendemain de la mort de PĂ©guy, un adjudant apprit aux hommes parlant des morts de la veille Et Pierre nous apprit alors, qui Ă©tait notre lieutenant, le PĂ©guy, l’écrivain, polĂ©miste et poĂšte que nous avions tous ignorĂ© Notre Pion ». C’est ainsi que ses hommes le nommait. Sur la mort de PĂ©guy, Victor Boudon Ă©crit Nous avançons toujours, tandis que marchent cĂŽte Ă  cĂŽte, lĂ©gĂšrement en avant de nous, revolver au poing et dirigeant la marche le capitaine GuĂ©rin et le lieutenant PĂ©guy
 » Ils avancent difficilement sous le feu et s'arrĂȘtent derriĂšre un talus. Les balles sifflent et l'infanterie française rĂ©pond. Les Allemands sont presque invisibles dans leur tenue couleur terre, alors que les Français en rouge et bleu constituent de belles cibles sur ces dĂ©couverts. 
Notre mouvement est parfaitement menĂ©, mais Ă©tant nous aussi sans une ligne de feu de soutien, et sans tir de protection d'artillerie, nous sommes trĂšs certainement sacrifiĂ©s. » Écrit Boudon. Il est au milieu de nous, insouciant des balles qui le visent et le frĂŽlent., debout, courageux, courant de l'un Ă  l'autre pour faire activer le feu... » Le tir des français oblige l'ennemi Ă  reculer, et il se replie sur les hauteurs, quittant les rives du ruisseau bordĂ© d’arbres oĂč ils se tenaient jusqu'alors. Voyant cela et malgrĂ© la chaleur et la fatigue arrive l'ordre En avant ! » Les hommes courent, se couchent dans les betteraves, les chaumes ou l'avoine vers les positions allemandes. L'ennemi a conservĂ© en place ses mitrailleuses pour couvrir la retraite. Ces mitrailleuses prennent les troupes sous un feu croisĂ© meurtrier et fauchent des rangs entiers de fantassins. Le capitaine GuĂ©rin tombe. Tirant son Ă©pĂ©e du fourreau et la pointant dans la direction de l'ennemi, alors PĂ©guy crie Le capitaine est tombĂ© ! 
 Je prends le commandement ! ...suivez-moi ! 
En avant ! 
à la baĂŻonnette !» Les mascinengewehr » allemandes nous tirent comme une envolĂ©e de moineaux. Cependant un premier bond, suivi d'un second, porte notre aile droite menĂ©e par PĂ©guy, cent cinquante mĂštres en avant
 » Et maintenant aller plus loin, en unique vague d'assaut, sans une ligne de soutien en arriĂšre nous protĂ©geant de ses feux, sur un terrain oĂč la pente dĂ©clinante vers le ru, et surtout la grande visibilitĂ© de nos uniformes, font de nous de superbes cibles vivantes rouges et bleues, n'ayant plus par suite de notre tir que trente Ă  quarante cartouches par homme et dans l'impossibilitĂ© d'en ĂȘtre rĂ©approvisionnĂ©s, c'est une folie, c'est courir Ă  un massacre certain, et au surplus inutile.... Nous n'arriverons pas dix ! ...» Mais pris dans l'ambiance forcenĂ©e du combat nous n'avons pas le temps de connaĂźtre la peur......» Cependant la violence du feu ennemi est telle que force est Ă  PĂ©guy de commander un arrĂȘt dans la marche. Couchez-vous ! ... hurle-t-il, et feu Ă  volontĂ©... » Mais lui reste debout, en avant de nous, la lorgnette Ă  la main, dirigeant le tir, hĂ©roĂŻque dans l'enfer. » Sur la gauche, le lieutenant de La CornillĂšre, tombe. Les hommes tirent ce qu'ils peuvent tentant de se protĂ©ger. Le feu des mitrailleuses ne s'arrĂȘte pas. Beaucoup tombent. À tout instant ce sont des cris, des rĂąles. » ...... Cependant le lieutenant PĂ©guy, lui, est toujours debout, malgrĂ© nos cris de Couchez-vous ! Glorieux fou dans sa bravoure, sourd Ă  nos appels de prudence, agacĂ©, Ă©nervĂ© par cette lutte inĂ©gale dont il voit et comprend mieux que nous le danger. Devant les cris et les appels des blessĂ©s qui se font de plus en plus angoissĂ©s et pressants, il hurle avec une Ă©nergie rageuse Tirez ! Tirez ! Nom de Dieu ! ....» D'aucuns lui crient, et je suis de ceux-lĂ  Nous n'avons pas de sac mon lieutenant, nous allons tous y passer ». Ça ne fait rien crie PĂ©guy, dans la tempĂȘte qui siffle plus fort que jamais, moi non plus je n'en ai pas ! Voyez, tirez toujours !» Et se portant Ă  notre alignement, sa lorgnette Ă  la main, explorant les lignes allemandes, il se dresse comme un dĂ©fi Ă  la mitraille, sous le feu toujours plus violent des mitrailleuses ennemies » ... Au mĂȘme instant, une balle meurtriĂšre brise ce noble front. Il est tombĂ©, tout d'un bloc, sur le cĂŽtĂ©, et de ses lĂšvres sort une plainte sourde, comme un murmure, une derniĂšre pensĂ©e, une ultime priĂšre Ah ! Mon Dieu ! 
Mes enfants ! ... ». Et la lutte est terminĂ©e pour lui. ». Tombe PĂ©guy Villeroy - Collection MusĂ©e 14-18 Villeroy StreamLa mort n'est rien - Charles PĂ©guy - Dominique Piat by Jean-Pierre HanĂ© , "Mon petit théùtre sonore" from desktop or your mobile device Étoile de la mer voici la lourde nappe Et la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©s Et la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s, Voici votre regard sur cette immense chape Et voici votre voix [
] Plus FIDELI FIDELIS JĂ©sus parle. Ô mĂšre ensevelie hors du premier jardin, Vous n’avez plus connu ce climat de la grĂące, Et la vasque et la source et la haute terrasse, Et le premier soleil sur [
] Plus I. PriĂšre de rĂ©sidence Ô reine voici donc aprĂšs la longue route, Avant de repartir par ce mĂȘme chemin, Le seul asile ouvert au creux de votre main, Et le jardin secret oĂč l’ñme s’ouvre [
] Plus PREMIER JOUR POUR LE VENDREDI 3 JANVIER 1913 FÊTE DE SAINTE GENEVIÈVE QUATORZE CENT UNIÈME ANNIVERSAIRE DE SA MORT Comme elle avait gardĂ© les moutons Ă  Nanterre, On la mit Ă  garder un bien autre [
] Plus BergĂšre qui gardiez les moutons Ă  Nanterre Et guettiez au printemps la premiĂšre hirondelle, Vous seule vous savez combien elle est fidĂšle, La ville vagabonde et pourtant sĂ©dentaire. Vous qui la connaissez dans ses embrassements [
] Plus Étoile de la mer, voici la lourde nef OĂč nous ramons tout nuds sous vos commandements ; Voici notre dĂ©tresse et nos dĂ©sarmements ; Voici le quai du Louvre, et l’écluse, et le bief. Voici notre appareil [
] Plus Depuis le Point-du-Jour jusqu’aux cĂšdres bibliques Double galĂšre assise au long du grand bazar, Et du grand ministĂšre, et du morne alcazar, Parmi les deuils privĂ©s et les vertus publiques ; Sous les quatre-vingts rois et [
] Plus Double vaisseau de ligne au long des colonnades, Autrefois bĂątiment au centuple sabord, Aujourd’hui lourde usine, Ă©norme coffre-fort FermĂ© sur le secret des sourdes canonnades. Nos pĂšres t’ont dansĂ© de chaudes sĂ©rĂ©nades, Ils t’ont fleuri [
] Plus Double vaisseau de charge aux deux rives de Seine, Vaisseau de pourpre et d’or, de myrrhe et de cinname, Vaisseau de blĂ©, de seigle, et de justesse d’ñme, D’humilitĂ©, d’orgueil, et de simple verveine ; Nos [
] Plus Cetexte de Charles PĂ©guy, extrait de L'Argent, a Ă©tĂ© Ă©crit en 1917. Il demeure d'une Ă©tonnante actualitĂ© : "Pour la premiĂšre fois dans l'histoire du monde, les puissances spirituelles
Un jour un poĂšme 9 Janvier 2016 RĂ©digĂ© par pol et publiĂ© depuis Overblog LA MORT N’EST RIEN L'amour ne disparait jamais, la mort n'est rien. Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi et vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait Ne changez rien au ton Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. souriez, pensez Ă  moi, Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©. La vie signifie toujours ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serai-je hors de votre pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de votre vue Je vous attends, je ne suis pas loin. Juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Charles Peguy Partager cet article Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous
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